Un peu d'histoire
Le judo, ou Kano-jujitsu, a été créé au Japon en 1882 par Jigoro Kano.
Il est la synthèse des différents styles de Jujitsu que Maître Kano étudia, et épuré des techniques générant un trop grand nombre de blessures à l'entraînement.
A cette synthèse technique fut ajoutée une éthique et un message humaniste, symbolisés par le 'DO' de Judo, qui signifie 'Voie', 'Chemin de vie' ou 'Art de Vivre'.
Afin de tester les apprentis judoka, des SHIAI, comprenez “tests d’efficacité au combat”, furent créés. Ceci donna lieu aux premières compétitions de Judo, avec les règles sportives afférentes.
Le judo grandit au point de devenir une discipline enseignée dans le cycle scolaire Japonais, aidé en cela qu’en 1898 Jigoro Kano devint responsable de l’enseignement secondaire du Japon.
Dans les lycées techniques (les Kosen) se développèrent alors des compétitions de judo utilisant un règlement sportif différent de celui de la maison mère, le
Kodokan.
Ainsi, si les compétitions de Judo Kodokan faisaient la part belle aux projections, les compétitions de Judo Kosen firent, elles, la part belle au travail au sol. Le but de ces
nouvelles compétitions étant d’obtenir l’abandon de l’adversaire plutôt que d’en rester à la “simple” projection ce celui-ci.
Même si Jigoro Kano restait dubitatif quant à la pertinence du travail au sol dans une optique de self-défense (contre plusieurs adversaires à la fois), il n’en resta pas moins convaincu de
l’importance d’avoir des experts du travail au sol (ne-waza) et les deux systèmes sportifs cohabitèrent donc avec son aval.
Le Jujitsu Brésilien
En 1904, Mitsuo Maeda fut envoyé aux états unis pour une démonstration de judo en tant qu’assistant d’un des meilleurs élèves du Kodokan.
Mitsuo Maeda est arrivé au Kodokan en 1897, en pleine "révolution ne-waza” (travail au sol) et en était fortement imprégné.
Après maintes pérégrinations, Maeda s’installa au Brésil en 1914 où il fût le professeur de la famille Gracie à partir de 1917.
La famille Gracie développa l’enseignement de Maeda pour en faire une discipline maintenant reconnue pour son efficacité: le Gracie Jujitsu, ou Jujitsu
Brésilien.
Aujourd’hui, après des années de cheminement distincts, le Judo et Jujitsu Brésilien, deux faces d’une même pièce, se rapprochent à nouveau.
En France, la FFJDA et la CFJJB ont entrepris ce travail depuis quelques années, et plusieurs pratiquants de l’une ou l’autre des disciplines se forment à la seconde.
Ceci nous permet aujourd’hui de vous proposer des cours de ne-waza, dit Jujitsu Brésilien.
Différences sportives entre le Judo et le Jujitsu Brésilien
Le judo olympique est un sport où l’on va chercher à projeter son adversaire afin de gagner le combat.
Celui-ci peut se continuer au sol et la victoire peut alors être obtenue par un contrôle, un étranglement ou une clef de bras.
En jujitsu brésilien, la projection est un moyen, et pas une fin.
La projection permet simplement d’obtenir une position avantageuse afin de continuer le combat au sol.
La finalité d’un combat de jujitsu Brésilien est d’obtenir l’abandon de l’adversaire grâce à un étranglement ou une contrainte articulaire sur poignet, coude, épaule, cheville, genoux ou hanche.
De plus, en Judo, certaines techniques de projection ont été récemment interdites afin de marquer une différence claire avec la lutte gréco-romaine. (interdiction de saisir les
jambes).
En Jujitsu brésilien, toutes les techniques de projection non dangereuses sont valables et plus d'articulations qu'en judo peuvent être attaquées, ce qui en fait un sport avec un panel technique
extrêmement développé.
Cependant, il y a très peu de chutes en JJB, les combattants préférant souvent aller au sol de leur propre chef.